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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/374

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Le retour à Pondichéry n’offrit rien de plus remarquable que les événemens ordinaires de la navigation. Jetons un coup d’œil rapide sur les progrès de la colonie depuis le voyage de Luillier, et sur l’état de Pondichéry. Il fut entouré de murs en 1723. L’attention que les gouverneurs ont toujours eue d’assigner le terrain aux particuliers qui demandaient la permission de bâtir a formé comme insensiblement une ville aussi régulière que si le plan avait été tracé tout d’un coup : les rues en paraissent tirées au cordeau. La principale, qui va du sud au nord, a mille toises de long, c’est-à-dire une demi lieue parisienne ; et celle qui croise le milieu de la ville est de six cents toises. Toutes les maisons sont contiguës. La plus considérable est celle du gouverneur. De l’autre côté, c’est-à-dire au couchant, on voit le jardin de la compagnie, planté de fort belles allées d’arbres, qui servent de promenades publiques, avec un édifice richement meublé, où le gouverneur loge les princes étrangers et les ambassadeurs. Les jésuites ont dans la ville un beau collége, dans lequel douze ou quinze de leurs prêtres montrent à lire et à écrire, et donnent des leçons de mathématiques ; mais ils n’y enseignent pas la langue latine. La maison des missions étrangères n’a que deux ou trois prêtres, et le couvent des capucins en a sept ou huit. Quoique les maisons de Pondichéry n’aient qu’un étage, celles des riches habitans sont belles et commodes. Les Gentous y ont deux