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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/73

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le prélude des honneurs qu’on lui destinait. Le sixième jour, qu’il n’avait pas attendu sans impatience, parce qu’il ignorait le motif du retardement, une flotte galante, composée de barques tendues d’étoffes précieuses, vint le prendre au bruit des instrumens, et le conduisit comme en triomphe au port de la ville. Il y fut reçu avec une pompe qui surprit les Chinois ; et cette fête dura plusieurs jours. Après les avoir passés dans la joie et l’admiration, son dessein était de retourner à bord ; mais on le força d’accepter une des plus belles maisons de la ville, où pendant cinq mois entiers il fut traité avec la même considération.

» L’expédition des mines de Quanjaparu n’ayant pas cessé de l’occuper, nous avions employé ce temps aux préparatifs, et la saison commençait à presser notre départ, lorsqu’une maladie mit en peu de jours Quiay-Panjam au tombeau. Faria parut regretter beaucoup un homme qu’il avait jugé digne de son amitié. Cette perte lui fit prêter l’oreille aux conseils des principaux Portugais qui le dégoûtèrent de l’entreprise des mines. On publiait que ce pays était désolé par les guerres des rois de Chammay et de Tsiampa. Il y avait peu d’apparence que les trésors qu’il se proposait d’enlever eussent été respectés. Un corsaire nommé Similau, ami des Portugais, que sa qualité de Chinois n’avait pas empêché d’exercer long-temps ses brigandages sur sa propre nation, et qui était venu jouir de sa fortune à Liampo,