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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/261

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reur. Nizam-oul-Moulk eut l’adresse de se tirer de cet embarras : « Vous savez, seigneur, dit-il au roi, que je vous suis dévoué, et que je vous ai toujours parlé sincèrement, ainsi j’espère que vous serez disposé à me croire. Lorsque je suis parti du Dékan, j’y établis mon fils en qualité de lieutenant, et je remis entre ses mains tous les biens que je possédais. Tout le monde sait qu’il ne m’est plus soumis, et qu’il ne dépend pas de moi de le faire rentrer dans le devoir ; vous êtes seul capable de le réduire, et de soumettre les radjas du Dékan, qui sont autant de rebelles. Outre les trésors que mon fils a rassemblés, vous pourrez lever de fortes contributions sur ces fiers radjas qui ne respectent plus aucune autorité. »

Nadir-Schah sentit toute l’adresse de cette réponse ; mais comme Nizam-oul-Moulk lui était encore nécessaire, il prit le parti de dissimuler, et ne parla plus du trésor de Dékan. Le visir fut traité avec moins de ménagement ; on le croyait très-riche. Le roi n’ayant pas réussi à l’intimider par des menaces, fit venir son secrétaire, qu’il accabla d’injures, en le pressant de représenter ses comptes ; et, loin d’écouter ses raisons, il lui fit couper une oreille. Le visir fut exposé au soleil, ancien genre de supplice dans les pays chauds ; cette violence lui fit offrir un krore de roupies, sans y comprendre quantité de pierres précieuses et plusieurs éléphans. Le secrétaire fut