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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/121

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pris le nom de Constantinien, parce qu’il avait été bâti à la sollicitation du seigneur Constance, pour y élever les enfans étrangers, on avait élevé une fort jolie maison avec une église pour les jésuites portugais, et une fort belle église pour les dominicains de la même nation. Les ordres étaient donnés pour bâtir à Siam un collége pour les jésuites français, où la jeunesse du royaume devait être élevée. Celui de Louvo était fort avancé, et d’une agréable structure ; le roi même avait la bonté d’y aller quelquefois pour en presser les travaux ; et, par une faveur dont on n’avait pas vu d’exemple pendant son règne, il donna aux jésuites siamois des lettres patentes qu’il fit approuver par son conseil, non-seulement pour leur assurer la propriété du collége de Louvo, mais pour y attacher cent personnes à leur service. La formule de ces lettres est curieuse ; elles ne sont autorisées que du sceau du roi, parce que les rois de Siam ne signent jamais de leur main aucune de leurs dépêches. Tachard, qui a pris soin de les traduire, garantit la fidélité, de sa traduction.

« Nous étant transporté à Soutan-Souanka, Oya-Vitchaigen[1] nous a très-humblement supplié de lui accorder un emplacement au même endroit, pour les PP. français de la Compagnie de Jésus, et d’ordonner qu’on y bâtît un église, une maison et un observatoire, et qu’on leur donnât cent personnes pour les

  1. Nom siamois de Constance.