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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/238

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mois, on ne voit pas qu’ils vivent plus long-temps, ni qu’ils soient sujets à moins de maladies que nous. Les plus fréquentes sont le cours de ventre et les dysenteries, dont les Européens qui arrivent dans cette contrée ont encore plus de peine à se garantir. On voit quelquefois à Siam régner des fièvres chaudes qui produisent le transport au cerveau et des fluxions sur la poitrine. Les inflammations y sont rares, et la simple fièvre continue n’y est jamais mortelle, non plus que dans les autres pays de la zone torride. Les fièvres intermittentes y sont rares aussi, mais opiniâtres, quoique le frisson en soit fort court. On n’y voit presque point de ces maladies que nos médecins nomment froides. La toux, les coqueluches, et toutes sortes de fluxions et de rhumatismes ne sont pas moins fréquentes à Siam qu’en Europe ; ce qui n’a rien d’étonnant, si l’on considère que le temps y est tourné à la pluie pendant une grande partie de l’année ; mais la goutte, l’épilepsie, l’apoplexie, la paralysie, la phthisie, et toutes sortes de coliques, surtout la néphrétique, y sont des maux peu connus.

On y voit beaucoup de cancers, d’abcès et de fistules. Les érysipèles y sont si fréquens, que, de vingt hommes, dix-neuf en sont atteints, et quelques-uns dans plus de la moitié du corps. On y connaît à peine le scorbut, et presque aussi peu l’hydropisie ; mais rien n’y est si commun que ces maladies extraordi-