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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/394

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Le musc vient de Boutan et du Thibet au nord de l’Indoustan.

On lit dans les relations des anciens voyageurs de longs détails sur les bézoards. Cette substance, autrefois très-recherchée parce qu’on lui attribuait des vertus infinies, n’a aujourd’hui que peu de valeur, parce que l’on n’ajoute plus aucune foi à ses propriétés merveilleuses, et qu’on en a abandonné l’emploi dans la médecine. Pour mettre le lecteur à même de juger du grand prix qu’on y attachait jadis, nous allons extraire un passage de la relation de Tavernier qui se rapporte à cette substance.

Ce voyageur raconte qu’ayant fait plusieurs voyages à Golconde, avec le dessein de s’instruire parfaitement de tout ce qui regarde le bézoard, il fut long-temps sans pouvoir apprendre dans quelle partie du corps de la chèvre ces pierres se trouvent. Enfin l’occasion qu’il eut d’en faire acheter pour soixante mille roupies à quelques agens des Compagnies de Hollande et d’Angleterre, disposa les marchands qui avaient fait cette vente à lui marquer de la reconnaissance. Il leur demanda quelques-unes des chèvres qui portent le bézoard. Cette proposition les surprit ; ils répondirent qu’il était défendu sous peine de mort d’en faire sortir de la province. Cependant, continue le même écrivain, « ils revinrent environ quinze jours après, lorsque je ne pensais plus à eux ; et m’ayant demandé si mes