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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/395

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domestiques étaient étrangers, ils parurent apprendre avec plaisir que je n’avais autour de moi que des Persans. Ils se retirèrent sans autre explication ; mais, une demi-heure après, je les vis paraître avec six chèvres que je considérai à loisir. Ce sont de fort belles bêtes, très-hautes, et d’un poil aussi fin que la soie. Le chef de ces marchands me pria de les accepter. Je fis difficulté de les recevoir en pur don, et je demandai ce qu’elles pouvaient valoir. Après s’être fait presser long-temps, il m’étonna beaucoup en me disant qu’une des six chèvres valait cent roupies, que deux autres en valaient quatre, et qu’il estimait les trois dernières à quatre roupies et trois quarts. Je voulus savoir ce qui causait cette différence. On me répondit que l’une n’avait qu’un bézoard, et que les autres en avaient ou deux, ou trois, ou quatre : ce qu’on me fit voir sur-le-champ en leur battant le ventre. La première en avait un de belle grosseur, et les cinq autres en avaient entre elles dix-sept, et un demi qu’on aurait pris pour la moitié d’une noisette. Comme il n’était qu’à demi formé, le dedans ressemblait à une crotte molle de chèvre.

» Les vaches et d’autres animaux de l’Orient produisent des bézoards, entre lesquels il s’en trouve qui pèsent quelquefois jusqu’à dix-sept ou dix-huit onces ; mais on en fait peu de cas ; et six grains des chèvres de Golconde ont plus d’effet pour les maladies auxquelles ils sont