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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/68

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ture, elle fut attribuée à quelque méchante manœuvre. Mais, en arrivant à Siam, on apprit d’un navire hollandais, parti de Batavia depuis le départ des deux vaisseaux français, que c’était un vaisseau d’Amsterdam qui venait de Palimban, et dans lequel tout le monde était ivre ou endormi.

Le 5 septembre ils commencèrent à découvrir les terres de l’Asie, vers la pointe de Malacca. Les jésuites, qui étaient au nombre de sept, parce qu’ils avaient amené le père Fuciti de Batavia, « sentirent une joie secrète de voir ces lieux arrosés des sueurs de saint François Xavier, et de se trouver dans ces mers si fameuses par ses navigations et par ses miracles. » On rangea bientôt les côtes de Djohor, de Patane et de Pahan, dont les rois sont tributaires de Siam, et laissent aux Hollandais tout le commerce de leurs états.

Enfin, le 22 septembre, on aperçut l’embouchure de la rivière de Siam, et le lendemain on alla mouiller à trois lieues de la barre qui est à l’entrée. Aussitôt l’ambassadeur dépêcha le chevalier de Forbin, et M. Levacher, missionnaire déjà connu dans le pays, pour porter la nouvelle de son arrivée au roi de Siam et à ses ministres. Le premier ne devait pas passer Bancock, qui est la première place du royaume, sur le bord de la rivière, à dix lieues de l’embouchure, et l’autre devait prendre un ballon, qui est une sorte de bateau fort léger, pour se rendre promptement à la