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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/220

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Le major rompit brusquement et répliqua :

— C’est comme ça que je me bats, moi !… Que M. de Luxeuil en fasse autant !… Libre à lui !… – Luxeuil n’est pas un chat tigre ! – Non ! c’est un calomniateur ! repartit le chevalier ; demandez à Kerguelen !

Il parlait encore lorsque son épée entama la joue du baron qui se fendit et lui porta une botte dans la poitrine.

Un cri de désespoir fut entendu sur le rempart de Fort-Louis ; Flèche-Perçante se précipitait vers le lieu du combat.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Elle y trouva son mari à genoux couvert de sang et tenant son épée plantée perpendiculairement dans le cœur du baron de Luxeuil étendu sur le dos.

— Est-il mort ? bien mort ?… demandait le chevalier en grinçant des dents.

— Oui, major, oui ! répondaient Jambe-d’Argent et Sans-Quartier.

— En ce cas, mordious !… Ah ! ma pauvre Flèche-Perçante !… du baume de Madagascar comme s’il en pleuvait.

Les officiers de la Consolante firent relever le cadavre de leur commandant.

MM. de Bellecombe et Chevreau recevaient alors Alexandre de Nilof, chargé de leur dire que le comte de Béniowski, officieusement instruit de leur mission, en attendait la communication officielle pour se démettre entre leurs mains de toute son autorité.

— Monsieur le lieutenant, dit le premier des deux commissaires, en vertu des ordres du roi dont M. Béniowski n’a pas encore quitté le service, c’est à bord qu’il doit se rendre pour conférer avec nous. Voici la dépêche du ministre, signée de la main même de Sa Majesté.

Alexandre de Nilof répondit que le général, gravement