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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/32

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Madame, et priez Dieu qu’il me conduise. Avant un an, Maurice aura le bonheur de savoir qu’il a un fils, qu’en mémoire de votre première entrevue, nous avons appelé Wenceslas.

Six semaines après cet entretien, un joli brick qui, sous tous les rapports, remplissait le programme du vicomte, appareillait du port de Bayonne sous les yeux de la comtesse de Béniowski.

Elle se mit à genoux sur le rivage, et serrant son jeune enfant contre son cœur, elle adressa au ciel une de ces ardentes prières, arôme divin que les anges déposent aux pieds du Père des miséricordes.

Salomée pria ainsi tant que le léger navire fût en vue ; puis, accompagnée de ses serviteurs, elle retourna à Paris où il était convenu qu’elle attendrait pendant deux années des nouvelles de la téméraire expédition de Richard.

La Douairière après avoir relâché au cap de Bonne-Espérance sans y rien trouver de ce qu’il lui fallait, eut la bonne fortune de faire escale au Fort-Dauphin dans l’île de Madagascar où s’établirent impromptu les meilleures relations entre le vicomte et le chef militaire de la pointe, aventureux personnage qui se nommait Vincent du Sanglier et s’intitulait chevalier du Capricorne.

Agréable et non moins utile connaissance.

Le chevalier Vincent du Capricorne, né à Lanesson, non loin de la baie de Biscaye, ex-capitaine auxiliaire au service de la compagnie française des Indes, ancien négrier, ci-devant sauvage, mais désormais très civilisé, et une cinquantaine de partisans déterminés de la vaste famille de ces Flibustiers, que la moindre occasion peut transformer en pirates, le sergent Franche-Corde, Sans-Quartier, Jambe-d’Argent et tutti quanti, après une série d’incroyables aventures dans les Indes anglaises et portugaises, arrivèrent sur une barque arabe à Madagascar,