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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/24

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cela qu’un autre, & ſi vous ne voulés pas tous me reconnoître pour votre Supérieure & Maîtreſſe de tout, je ſçais ce que j’aurai à faire.


La vieille Maquerelle ayant fini ſon diſcours, & impoſé ſilence à tous ces arrogans, il ſe trouva préſent un petit Maître Prodigue, qui avoit diſſipé presque tout ſon bien, & qui avoit été longtems un chalant de cette maiſon, & qui enfin crût devoir profiter de cette occaſion, pour lui rapeller ſon merite, & commença à parler de la maniere ſuivante.


Le Prodigue. Je m’apperçois, que vous avés tous l’ambition d’avoir la Supériorité ; mais pour vous parler franchement, il n’y a perſonne qui la merite mieux que moi : car dires tout ce qu’il vous plaira, c’eſt caqueter en vain.


Vous ſavés le vieux Proverbe : Les diſcours ne ſont que des raiſonnemens, mais c’eſt l’argent qui fait tout. Et je ſuis