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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/30

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qui ne procedent que de la compaſſion, que j’ai pour vous, en voyant & admirant une ſi agréable jeuneſſe & une ſi grande beauté en vous, livrées à un homme, qui ne ſçait ni ne peut en faire uſage : Je ſens très bien, qu’une perſonne de votre âge & de votre gayeté ne peut que s’affliger de votre triſte état, dans l’idée d’étre mariée, & étre dans ce cas privée des avantages, qu’on en doit ordinairement tirer. Ç’eſt être comme Epouſe ſans mari, que d’avoir un homme, qui ne peut rien faire. Vous ſçavés, Madame, qu’il nous eſt ordonné de croître & de multiplier. Mais quelque fertile qu’un terrain ſoit, on ne doit pas s’attendre, qu’il produite aucune choſe, qui vaille, à moins qu’on y jette de la ſemence. Voilà, Madame, ce qui me fait prendre la hardieſſe de vous dire, que vous vous manqués à vous-même, & au but de votre création, ſi vous ne trouvés quelques moyens, à ce defaut, & à cette impuiſſance, dans lesquels votre mari ſe trouve, à cauſe de ſon grand âge. Je connois un