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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/31

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Cavalier alerte, jeune, beau, bien fait, en un mot, qui eſt la plus belle fleure de la jeuneſſe la plus enjouée ; qui, j’en ſuis ſûr, ſe ſacrifieroit lui-même, & tout ce qu’il a pour ſervir une Dame dans les circonſtances facheuſes, où vous êtes, & j’ai tellement compaſſion de vos peines, que je ferois volontiers mon poſſible, pour les adoucir, & pour vous procurer la ſatisfaction, qu’exige votre jeuneſſe & votre grande beauté, & que votre mari ne peut vous donner.„


La Maquerelle ayant fini cette harangue, la jeune Dame lui dit, qu’elle lui étoit très obligée, de le part qu’elle vouloit bien prendre à ſon état infortuné, qui étoit le même qu’elle lui avoit repréſenté ; mais elle lui dit, qu’elle n’oſoit pas ſe ſervir du remede qu’elle lui propoſoit, 1) parce qu’il étoit criminel, 2) parce qu’elle y coureroit de grands riſques ; que ſon mari ſentant ſon impuiſſance, & ſon imbecillité, étoit très jaloux, quoiqu’elle ne lui en eût jamais donné le moindre ſujet, & que par conſequent toutes les tenta-