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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/32

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tives, qu’on pourroit faire en cela, deviendroient très difficiles, qu’il vaudroit infiniment mieux de n’y pas ſonger, de crainte d’y échouer.


La vieille malicieuſe Maquerelle remarquant, que quoique la jeune Dame avoit mentionné le crime de ce qu’elle lui avoit propoſé, cependant elle n’inſiſtoit pas tant ſur cela, que ſur les hazards & les difficultés d’en faire la tentative, ce qui l’encouragea tellement par l’eſperance de réuſſir, qu’elle lui dit, quant au crime, vû les circonſtances, elle ne croyoit pas, qu’il y en eût aucun, parce que ſi elle pouvoit avoir eû de ſon mari cette bienveillance qu’il lui doit, elle ne l’auroit pas penſé à la chercher ailleurs ; & ſi c’étoit en quelque façon un peché, il n’étoit que veniel, qui pouvoit aiſement étre pardonné. Mais que par raport au dernieres circonſtances, touchant les risques, qu’elle y auroit à courir, à cauſe de la jalouſie du mari, c’eſt ce qu’il y a le plus à conſiderer : Car les vieillards, qui ne peuvent abſolument rien faire, ſont toujours les plus jaloux, & craignent ſans ceſſe, que d’autres ne