Aller au contenu

Page:La Matinée libertine ou les Momens bien employés, 1787.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 128 )

Le Chevalier.

Eh bien ! voilà des confidences dont je vous ſais un gré infini. Je crois y voir enfin de la franchiſe et un excellent procédé.

La Comtesse.

Calculez, Chevalier, vous qui ſoupçonnez les autres de calcul ; voyez ſi le petit Prieur eſt d’étoffe à ce qu’une femme comme moi puiſſe faire de lui quelque choſe de principal ? Un choix de cette eſpèce ne ſerait-il pas ridicule, flétriſſant ? Cela a-t-il une réputation ?…

Le Chevalier interrompant.

Une mauvaiſe : oui.

La Comtesse pourſuivant.

Un rang ? une fortune ? des dignités ? ou du moins… ces grandes reſſources ſecrettes qui font qu’on ſacrifie quelquefois aux délices du tête-à-tête. L’opinion du public qui, ſuivant à la piſte dans leur carrière galante les femmes dont il aime à s’occuper, ne leur pardonne pas quand elles font de dérogeantes épiſodes…