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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/113

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Je ressentis à cette nouvelle une émotion mêlée de joie, de rage & de dépit ; j’étois aussi confondu de la certitude de ce que je craignois, que si je n’eusse pas dû raisonnablement m’y attendre. Sexe perfide ! disois-je en moi-même, quelle confiance puis-je désormais prendre en toi, lorsque je vois une femme qui me prodiguoit il y a peu de jours les caresses les plus vives, me quitter & pour qui ? pour un Moine, c’est-à-dire, pour le rebut, pour l’opprobre de la nature ; je ne pouvois me lasser d’admirer de quelle méprisable espece une femme bien née & d’une éducation cultivée s’étoit laissée coëffer ; je ne donnerai point de nom aux transports qui m’agitoient, peut-être la vanité y entroit-elle bien pour les trois quarts ; quoiqu’il en soit, je n’étois ni d’âge, ni en lieu d’examiner la nature de mes mouvemens, je ramassai tout ce qui me restoit de