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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/114

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sang-froid, pour porter mes gens, comme nous en étions convenus, le plus à portée qu’il fut possible de l’appartement de la Présidente. Tout sembloit conspirer à la réussite de mon dessein, les domestiques de sa Présidente, qui étoient en petit nombre, gens lâches & afféminés, couchoient dans une aile séparée du corps de logis où nous étions, la soubrette selon notre projet, me fit placer près de l’appartement de sa Maîtresse, & se mit ensuite à crier au voleur de toutes ses forces ; le bruit pénétra jusqu’à son lit, & j’entendis de la porte les premières marques de leur frayeur ; craignant que le penaillon ne se dérobât à ma vengeance, j’entrai promptement dans la chambre où ils étoient au lit ensemble, suivi de mes deux déterminés laquais, chacun armé, ainsi que moi, à tout événement, d’une paire de pistolets, & outre cela d’un foüet, in-