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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/31

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feu dévorant de mes regards tempéré par un certain vernis d’hypocrisie & de scélératesse, attaché à la maudite robe que je portois, devoit produire des jours & des ombres, en un mot un contraste très-curieux.

Mais aussi que n’avois-je pas pour moi en cette occasion ! j’étois jeune, vous connoissiez ma figure de ce tems-là, mon cher Marquis, j’avois de certains yeux qu’on disoit être fort expressifs, de forts beaux cheveux blonds & en grande quantité ; oui, de beaux cheveux, & qu’on ne s’y trompe pas, cela tient son coin, & je ne fus pas long-tems sans m’appercevoir que ces bagatelles étoient quelquefois l’objet de l’attention de la Marquise ; je la surprenois souvent attachant sur toute ma personne de grands yeux bleus d’une beauté admirable, & ces yeux à ce qu’il me sembloit, ne m’annonçoient point une répugnance invincible ; quant