Aller au contenu

Page:La Pêche de la sardine en Bretagne.pdf/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —

Les dépenses peuvent se répartir comme suit :

Nourriture 
 600 francs
Loyer 
 100 —
Chauffage et éclairage 
 50 —
Habillement 
 70 —
Frais divers, rôle 
 30 —
Total 
 
 850 francs

Si l’on considère que ce budget s’adresse à une famille de 5 à 6 personnes, on se demande par quels prodiges d’ingéniosité il peut tenir debout.

Pendant la dernière campagne de pêche, le poisson étant très abondant, les marins ne trouvaient l’écoulement que pour une partie de leur pêche, 8.000 à 13.000 sardines, suivant les ports ; les bateaux en rapportaient 18.000 à 20.000. Ils étaient ainsi dans la triste obligation de jeter à l’eau ou au fumier la partie invendue. Il est à souhaiter de voir utiliser ce poisson d’une façon plus avantageuse.

Les sardines pressées, très appréciées autrefois, ne se rencontrent plus que dans quelques rares maisons. Et pourtant il y aurait, pour ce produit, un écoulement facile. Pendant l’hiver, les cultivateurs de l’intérieur de la Bretagne en achètent aux épiciers à des prix variant entre 18 et 25 francs le mille. En admettant que le transport et les intermédiaires absorbent la moitié de ce chiffre, il reste encore 10 francs pour le producteur, alors que le prix moyen de la sardine n’a guère dépassé 7 à 8 francs chez les usiniers.

Il y a là une industrie à introduire dans le foyer même du marin. Les barils vides de rogue peuvent servir de récipients, la presse sera une grosse pierre. Il n’y a à acheter que le sel qui pourrait être livré en franchise des droits de douane.

Il y a encore autre chose à proposer.

Les sardines confites dans du vinaigre avec des épices sont un régal de gourmet. Dans tous les ports de pêche, des centaines de ménages en préparent pour leur consommation personnelle. Si le marin, aidé de sa famille, remplissait des