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Page:La Pêche de la sardine en Bretagne.pdf/6

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vation du poisson infiniment supérieur aux modes précédemment employés par le sel et le vinaigre.

La méthode, imaginée par Nicolas Appert, en 1804, et publiée par lui, en 1811, révolutionna les conditions économiques des côtes sardinières.

Des progrès incessants, des perfectionnements ingénieux vinrent, à différents intervalles, compléter l’idée de Nicolas Appert. L’emploi de l’huile d’olive ou d’arachide, l’usage de boîtes métalliques, l’amélioration de l’art de souder, la fabrication de la sardine sans arête, etc., sont venus, tour à tour, améliorer la qualité des produits obtenus en abaissant le prix de revient.

La première « confiserie de sardines » fut fondée aux Sables-d’Olonne, en 1832, par M. Juette.

Un événement imprévu se produisit à l’encontre des desseins du courageux novateur.

L’administration des douanes refusa d’accepter, comme caution, pour cette usine, un négociant recommandable. Ce refus insolite irrita les marins qui se mirent en grève, s’abstenant tous, pendant un jour, d’aller à la pêche. Ils prévoyaient, en effet, tous les services que cet établissement de Juette était appelé à leur rendre.

Tout rentra bientôt dans l’ordre et l’exemple de M. Juette fut suivi. D’autres usines s’élevèrent sur certains points du littoral.

En 1834, M. Lucas fit construire à Belle-Île un établissement et, en 1846, un industriel de Nantes vint le concurrencer.

La maison Pellier frères créa son établissement à La Turballe, en 1841.

Actuellement, Concarneau compte 34 usines, Douarnenez 28, Audierne 15, et Camaret 8. Ces usines emploient environ 2, 000 hommes boîtiers et 6, 000 femmes.

Le prix du mille de sardines varie en raison des quantités de sardines pêchées, de leur qualité et aussi en raison du port sardinier. Le temps est loin d’être également un facteur