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Page:La Pêche de la sardine en Bretagne.pdf/7

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négligeable. Les premiers bateaux arrivés vendent, d’ordinaire, leur poisson à plus haut prix. À l’approche de la nuit, le prix du mille subit un fléchissement très appréciable. Les mareyeurs, qui expédient la sardine en vert, sont les plus forts enchérisseurs. Dans les années de disette, ils sont les rois du marché et se disputent le mille à 40, 50 et parfois 80 francs ; seules, certaines usines, dont la marque fait prime, peuvent aborder de tels prix.

L’unité d’achat est toujours demeurée le mille.

Les acheteurs se réunissent au même endroit et forment un marché, une « bourse » du poisson. Le poisson est transporté par paniers de 200 à l’usine.

Les prix éprouvent de grandes variations d’une année à l’autre et même d’un mois à un autre mois. En 1900, la moyenne du prix du poisson était de 10 francs le mille ; en 1902, 24 fr. 60, et en 1903, 39 fr. 40.


II. — Les appâts.

Nous ne saurions mieux faire que d’emprunter à M. Rivoal, directeur de l’École de pêche à Douarnenez, les renseignements qu’il a déjà publiés dans le bulletin de la Société de l’Enseignement professionnel et technique des Pêches maritimes. Il a traité la question de telle façon que nous ne pourrions rien ajouter.

« La sardine est attirée dans les filets au moyen d’appâts naturels et d’appâts artificiels dont nous allons étudier les principaux.

« En tête des premiers vient la « gueldre », composée de crevettes et de toutes sortes de poissons infiniment petits. Elle est pêchée en eau très peu profonde sur les plages sablonneuses, dans une serpillière que deux femmes laissent traîner derrière elles tout en marchant.

« Cet appât, dont la sardine est très friande quand on le lui jette tout frais, coûte fort cher. Son prix élevé est dû à sa rarelé relative : deux femmes, en effet, n’en prennent que