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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/23

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Laval, il soit à peu près certain que l’adultère n’ait pas été commis.

Un jour, des naufragés d’un navire chilien arrivent aux Gambiers dans une embarcation. Arrière ! leur dit le père Laval, vous venez souiller ces lieux tranquilles. — Nous sommes de pauvres naufragés. — Arrière ! — Nous sommes exténués de fatigue. — Arrière ! On ne les laissa pas débarquer, et les malheureux furent obligés de faire encore vingt jours de mer pour arriver à Taïti. Plainte fut déposée par le capitaine, les officiers et les matelots au commissaire impérial. Je possède une copie certifiée de toutes leurs déclarations.

Je m’arrête dans la nomenclature de ces atrocités… Voilà ce que le parfum de Rome développé librement aux Gambiers, à six mille lieues de l’Europe, peut produire.

Après deux années d’enquêtes, d’auditions, de témoins et de luttes énergiques, M. le commissaire impérial de la Roncière obtint du ministère de la marine une décision qui obligeait le pieux et saint gouvernement des îles Gambiers à payer cent quarante mille francs d’indemnité au malheureux Pignon et à sa famille.

Il faut lire la lettre que le père Laval a écrite à ce sujet au supérieur général de la mission des Picpus à Paris, et quelles larmes il verse sur cet argent qu’il est obligé de débourser.

Pendant tout le temps que nécessita la solution de cette affaire, le père Laval, l’évêque de Taïti envoyaient au supérieur général de Picpus, qui les transmettait au Ministre, les accusations les plus odieuses contre les magistrats et officiers occupés à instruire cette affaire : tantôt on les accusait de vol, tantôt on les accusait d’avoir tenté de forcer un couvent de religieuses… Si vous vouliez, mes bons pères, vous défendre par la voie de la presse de ce dont je vous accuse, vous me