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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/24

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feriez vraiment plaisir, mais comme il ne faut pas vous prendre en traître, il est bon de vous avertir que je possède des copies certifiées — de toutes les enquêtes, de toutes les dépositions de témoins, de tous les rapports, de toutes les dépêches relatifs à cette affaire.

Je possède aussi des copies certifiées des lettres du père Laval et de l’évêque de Taïti, accusant, calomniant les officiers, et des dénonciations qu’ensuite de ces lettres le supérieur général de Picpus adressait au Ministre.

Toutes ces lettres, toutes ces accusations étaient renvoyées à Taïti, pour que les inculpés pussent y répondre. C’est ainsi que M. de la Roncière a pu m’en faire délivrer des copies pour servir à sa défense. Autre recommandation qui a bien son prix, vu certains précédents… Inutile de chercher à les surprendre, toutes ces copies sont déposées entre les mains sûres d’un député de mes amis, M. de Kératry.

Je soutiens que pas un gouverneur de colonies, et j’en ai déjà connu quelques-uns, n’aurait eu le courage de poursuivre la réparation des outrages faits au malheureux Pignon, et de se mettre ainsi à dos tout le parti clérical si puissant dans ces contrées lointaines.

M. de la Roncière l’a fait avec une infatigable énergie, et il a fini par obtenir gain de cause. Il a joué là sa position pour un pauvre Français inconnu, perdu au milieu des îles de l’Océanie, et, disons-le à sa louange, M. de la Roncière est sans fortune.

Ainsi, haines administratives d’un côté, haines cléricales de l’autre… c’est plus qu’il n’en faut pour faire tomber un homme… et nous allons voir bientôt comment M. de la Roncière est tombé.

Mais d’abord réhabilitons-le comme administrateur, et ce