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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/36

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« À six mois de la présente date, je paierai chez mes banquiers, Owen et Graham d’Aukland, à M. Keane la somme de 92,000 francs. » Comme il ne vous faut pas six mois pour faire venir des fonds d’Angleterre, vous serez en mesure de me rembourser à l’échéance ; c’est donc un service que je vous rends sans courir aucun risque, ma position personnelle ne me permet pas de faire plus pour vous.

Keane se rendit alors auprès de James Steward, et lui offrit un transport-cession de ce billet. Ce dernier accepta, et l’acquéreur prit possession des magasins et marchandises.

Un mois se passe. James Steward s’occupe à liquider sa seconde maison de Papeete et fait ses préparatifs de départ.

Sur ces entrefaites, le directeur de la plantation écrit à son frère pour lui réclamer la somme de 24,000 francs, pour fret de marchandises apportées depuis plusieurs années à James Steward par les navires de la plantation.

James Steward, tout en reconnaissant la légitimité de la demande, prétend qu’elle doit être réduite à la somme de 17,000 francs.

Sur ce chef un procès s’engage, entre les deux frères, devant le tribunal de commerce, présidé par Longomazino.

Voilà le moment de satisfaire les haines amassées, et le juge impérial Longomazino, un des chefs du parti, l’acquéreur frauduleux du terrain de la femme indigène Vahineheau, ne faillira pas à sa tâche.

Écoutez ce monstrueux débat.

James Steward, assigné devant le tribunal de commerce en paiement de 24000 fr. par son frère William Steward, comme directeur de la plantation d’Atimaouo, et pour une dette contractée envers la plantation,

Demande : que cette somme de 24000. fr. soit réduite