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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/116

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

J’étais un peu nerveuse et je reprochais à Lucien de s’occuper trop des dessous d’une petite théâtreuse assise non loin de nous. En effet, la fille retroussait ses jupes avec effronterie et montrait une jolie jambe encadrée par la dentelle du pantalon. Lucien en bavait.

Je me moquais de lui et je finis par l’agacer.

— Écoute, la Crotte, tu m’assommes ; il ne te suffit pas d’être un glaçon, il faut encore que tu sois rasoir. Vrai, tu cumules.

Moi, pour ne pas être en reste, j’arbore le grand pavois.

— Mon petit, je déposerai ta chemise de nuit et tes pantoufles chez la concierge… à moins que tu ne veuilles que je les envoie chez cette grue…

— C’est bien, au revoir.

— Au revoir ; mes amitiés chez toi.

Et voilà !

Lucien s’en va, après avoir salué Cécilia d’un signe de main ; la grue le suit presque aussitôt, et par la porte vitrée, je les vois qui montent en voiture, sous l’éclat blanc d’une lampe électrique. Bon voyage !

Dix minutes après, je ne suis plus seule. Gontran, un ami de Lucien, s’est assis près de