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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

— Alors, convenu ; je t’attends. Tu es un trésor, Juju.

— Puisque tu y tiens, je veux bien, moi.

— Elle est épatante. Encore un sorbet ? Djohn, Djohn, un sorbet… et vite.

— Voilà, voilà.

Ça marche, hein ! Après Chose, Machin… Le petit défilé, la passade… Avec Lucien, ça s’est décollé comme ça s’est emmanché. Avec Gontran, ça finira aussi, entre deux sorbets peut-être, et après Gontran, Chose, Machin, peu importe. En effet, peu importe puisqu’ils payent. Mais il y a la manière. Lucien était presque pauvre, avec ses appointements de sous-chef au Ministère ; Gontran, lui, est riche. Lucien laissait discrètement ses deux louis sur la cheminée. Gontran plonge la main dans sa poche et en tire une poignée de louis qu’il lance sur le lit, après…

Cela ne m’offense même pas, bien que je trouve le procédé un peu… un peu vulgaire. Cependant, je n’ai rien à dire, car certes, il n’en a pas pour son argent, ce pauvre Gontran, et il commence à m’appeler glaçon.

À quand la petite scène, entre les sorbets ?