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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/122

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

ne serais pas plus avancée. Et puis, j’ai pris des goûts raffinés ; il me répugnerait d’être la servante, la chienne d’une madame quelconque, d’une cocotte probablement. Le commerce ? Hélas, je ne connais pas la dactylographie, et je ne saurais jamais vendre un morceau d’étoffe.

Alors quoi ? Je n’en sais rien. Qui vivra verra.

Pour le moment, statu quo.

Ce soir, je fais la noce avec une bande de cabots, des camarades de Cécilia.

Lequel couchera dans mon lit ???

La rupture est consommée. De nouveau, la chambre d’hôtel, les garçons bêtes et familiers, la course aux places…

— Joseph, Joseph, mes lettres.

— Y en a point, mam’selle, mais si je peux remplacer, des fois…

J’ai quitté Cécilia hier, après une courte explication. Ça s’est passé sans cris et sans fracas. Cécilia avait arboré son grand air de théâtre et me signifia mon congé avec la condescendance d’une marquise Pompadour.

Depuis plusieurs jours déjà, le chef d’état-