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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/125

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

ses doigts tremblants me chatouillent en remontant le long des bras ; il essaye de deviner les rondeurs de ma poitrine sous mon corsage. Bref, il me veut.

Je me défends, car, après tout, il est à Cécilia. Mais le moyen de repousser un si grand personnage qui a plein le dos de sa vieille maîtresse et qui veut tâter d’un fruit plus vert ! Il offre de m’acheter un petit hôtel rue de Prony ; il me couvrira de diamants et de soies, j’aurai des chevaux, des voitures, de l’argent… et lui par-dessus le marché.

Et je refuse. C’est bête, peut-être, mais je rêve d’un sixième étage, d’une toute petite chambre sous les toits, avec des oiseaux et pas de vieux, en tout cas pas un vieux comme celui-là.

Cécilia naturellement s’est doutée de quelque chose. C’est anormal, évidemment, cet empressement du vieux. Et elle a espionné. Moi, je ne me doutais de rien.

Hier, le vieux arrive vers deux heures. J’étais en peignoir, au salon, où je lisais le dernier numéro de Fémina. Cécilia atteinte d’une migraine légère faisait la sieste.

On sonne. Jeanne introduit le chef d’état-