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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/156

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

bras, il me jeta sur le lit en couvrant mes seins de baisers…

Lorsque tout fut consommé, il sortit un louis de sa poche et me le tendit.

— Quand tu voudras, je suis tous les jours au Luxembourg. Au revoir, Bichette. Et il s’en alla.

Une heure après, j’étais de nouveau au deuxième étage de mon hôtel. Ce n’était pas plus difficile que ça. Quelques minutes de « travail », d’embêtement plutôt, et cela suffisait pour me faire vivre plusieurs jours.

Ah bien, les filles ont joliment tort de ne pas faire l’amour plutôt que de se tuer à travailler pour 2 ou 3 francs par jour. Mais voilà, les trois quarts de celles qui « aiment» se font trop remarquer par leur allure, leur toilette ou leur dévergondage, et c’est pour cela qu’elles n’ont pas de succès.

Moi, je n’y connais pas grand’chose, mais je suis sûre que les hommes aiment mieux faire l’amour avec une fille qui ne s’affiche pas comme telle qu’avec ces femmes trop peintes, trop débauchées, trop putains en un mot, qui prennent la rue pour un bordel.

Le monsieur a peur du souteneur et il en