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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/168

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

pancarte indiquant qu’on demandait des filles de salle. Alors, j’ai eu aussitôt l’idée de m’offrir. J’ai dû présenter à l’économe mon acte de naissance et mes certificats, entre autres celui de bonne vie et mœurs, oh ironie !

Après quelques jours d’attente, on m’a fait savoir que j’étais agréée et que je devais commencer mon service le 20, à six heures du matin ; conditions : 30 francs par mois, nourriture et logement obligatoire à l’hôpital, etc. Suivait sur la lettre de convocation toute une nomenclature de défenses et d’interdictions… Défense de rentrer après dix heures du soir, sauf cas spéciaux exigeant la remise d’une permission, défense de tenir des propos inconvenants, défense d’entretenir des relations avec les infirmiers, défense d’amener des hommes dans les dortoirs, et patati et patata ; il y en avait comme ça au moins deux pages. Ah ! on peut être tranquille ; ce n’est pas moi qui amènerai des hommes dans les dortoirs ou qui entretiendrai des relations avec les infirmiers. Pour ça, j’en ai soupé !

Ce que je languis ! Jamais cette journée ne finira ; le temps me dure. Ce soir, je vais me coucher de très bonne heure pour être fraîche