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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/172

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

bout de la salle, un malade, le bras en l’air, criait sur un ton chantant :

— Le bassin s’y ou plaît, le bassin s’y ou plaît…

Et ce fut mon début ; j’apportai le bassin et je le repris après usage ; ça devait me porter bonheur bien sûr. Cependant, je n’allai pas jusqu’à mettre les pieds dans la… chose pour activer la vertu du spécifique.

À sept heures, la surveillante arriva. C’est une petite femme maigre, un peu anguleuse, mais très douce ; on l’appelle Mlle Marguerite et elle est Suissesse. Les malades semblent l’aimer beaucoup.

Puis vint l’heure du déjeuner ; à un coup de cloche, ce fut un bruit de pas lourds dans les escaliers et des théories d’infirmiers et d’infirmières en blouses et en tabliers blancs qui se dirigeaient vers le réfectoire, portant leur couvert à la main.

Comme ordinaire, du café au lait et du pain. Jamais le café ne me parut si bon et le pain si appétissant ; mes nouveaux camarades, les hommes surtout, me regardaient curieusement. Je tremblais que l’un d’eux me reconnût et m’ait vue, alors que je faisais le « truc au