Aller au contenu

Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Quartier ». Mais personne ne bougea. J’étais une figure nouvelle, voilà tout.

Les infirmières et les filles de salle placées sur un côté des longues tables causaient fort et riaient en disant des bêtises. Ah ! sûr qu’on en devait entendre de raides ; du temps des sœurs, c’était du bon Dieu qu’on parlait, et maintenant, c’est du bon diable, du bon petit diable qui engrosse les femmes et qui fait faire tant de folies aux hommes.

À tout prendre, l’un vaut l’autre, puisque les extrêmes se touchent.

Ici tout se fait au signal. C’est à croire que la cloche est à mécanique. Un quart d’heure pour déjeuner… Bing, bing, boum, sortez ! Midi… Bing, bouffez… Six heures… Bing, Boum… mangez…

La matinée passa rapidement ; Mlle Marguerite me parlait avec douceur… Faites ceci, faites cela… et jamais un mot d’impatience malgré les exigences parfois excessives des malades ; je dus balayer la salle, avec Pierre, épousseter partout, nettoyer les longues tables, changer les draps de deux ou trois vieux bonshommes qui s’étaient oubliés dans leur lit…