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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/186

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Non, il faut que je me reprenne. Tout cela, c’est de l’enfantillage, de l’imagination…

Georges est trop beau. Il doit faire cette impression sur toutes les femmes et vraiment, toutes les femmes ne sont pas amoureuses de lui.

Est-ce que Mlle Marguerite est amoureuse, elle ? Allons donc.

Mais oui, c’est de l’imagination… Je me rappelle avoir lu des romans anglais où le héros personnifiait la beauté masculine suprême et j’éprouvai pour mon héros une sympathie assez semblable à celle que j’éprouve pour Georges. Cependant, à cette époque, j’ignorais encore le geste de l’amour. Depuis j’ai appris à le connaître, ce geste ; j’ai même été payée pour cela et c’est ce qui m’a dégoûté de l’amour. D’ailleurs, je n’en puis guère parler, puisque je n’ai pas aimé.

Quant à M. Georges, c’est sa beauté, c’est sa grâce, c’est toute cette poésie qui émane de lui qui ont un peu troublé ma cervelle de romanesque. C’est ça, parbleu, je suis trop impressionnée par le beau, et je prends pour du sentiment ce qui n’est que de l’admiration.

Est-ce qu’on devient amoureuse d’un beau