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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/229

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

répit, je demeure à rêver, étendue sur mon divan, et je ne puis m’empêcher de songer à l’entresol du « colonel ». Cet entresol me hante continuellement et j’en ai une envie folle. Ma chambre, c’est bien gentil, mais c’est misérable, c’est petit, c’est purée, et les clients doivent s’en apercevoir. Pour sûr que si j’étais dans un joli appartement, dans un quartier élégant, avec de beaux meubles, des tentures, des bibelots, ma clientèle s’augmenterait vite. Et puis, qu’est-ce qui m’empêcherait de doubler mes prix et de prendre deux louis par séance ? Les hommes sont tellement dégoûtants, que plus « ça » coûte cher, plus c’est meilleur. Alors pourquoi pas profiter !

Faudra que je parle à Georges.