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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/80

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

avait une contraction qui découvrait ses dents jaunes et de la bave coulait de sa bouche.

J’essayai de l’attendrir et je me jetai à ses pieds, suppliante.

— Oh ! je vous en prie, Monseigneur, je vous en supplie, n’abusez pas de ma faiblesse, laissez-moi.

— Non, non, je te veux, je te veux toute, tes lèvres, tes seins, ton corps, tout ton joli petit corps… tes yeux !

— Mais, c’est un crime, Monseigneur, une chose affreuse, une chose lâche. Par pitié !

— Un crime, une lâcheté ! Ah, ah, ah, méchante folle, est-ce une lâcheté de t’aimer, est-ce un crime de te vouloir ?… Viens, viens, sois à moi, toute…

— Je ne veux pas, je ne veux pas, à moi, au secours, au secours…

— Oui, crie, putain, crie, vipère, personne ne viendra, personne. Tu es à moi et je te prends.

D’une main puissante, il me saisit à la taille et me jeta sur un divan. Je me débattais en désespérée, luttant avec les pieds, avec les mains, et plusieurs fois, mes ongles labourèrent son visage où du sang apparut.