Aller au contenu

Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Enfin ! Si c’était une réponse ! Vite, mon coupe-papier ! Je dévore cette petite écriture tremblée, mais je ne distingue pas bien… l’émotion, la joie ! Mes yeux sont troubles…

« Mademoiselle,

« Bien reçu votre lettre. — Venez vite. — Ai hâte de vous voir. — Espère m’entendre avec vous. — Me paraissez répondre à toutes exigences. Vous attends demain deux heures chez moi.

« Cecilia,
« du Vaudeville. »

Cécilia ? Mais je la connais, je l’ai vue, c’est-à-dire j’ai vu sa photographie chez Haute-cœur.

Et elle demeure avenue des Champs-Élysées, no 13. Ah, que suis contente !

Je danse comme une folle dans ma chambre en brandissant la lettre, que je relis plusieurs fois, afin de me convaincre que je ne suis pas le jouet d’une illusion.

Vrai, elle doit être bien occupée, cette pauvre femme, pour écrire ainsi, en style télégraphique…