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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/102

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tier étonné ne dit plus un mot et devint tout à coup l’ami du révérend père, au point qu’ils couchèrent tous les deux avec moi. Le cordelier me foutit d’abord deux coups sans même déconner. Quand il eut entièrement achevé sa décharge, il me dit : — Ah ! ça, mignonne, je te laisse avec monsieur ; j’ai besoin d’aller au couvent.

Le moine en se levant, ferma bien soigneusement les rideaux du lit et nous embrassa le cavalier et moi, comme ses meilleurs amis : Je vais, dit-il m’habiller, vous mes enfants, continuez à bien faire joujou, et dormez ensuite comme il faut.

Après cette douce exhortation, il s’habilla avec la culotte de velours, la fine chemise et les boutons du dimanche de l’épétier : Qui fut bien surpris ? Ce fut l’apparent tapageur en se levant, lorsqu’il se vit contraint de mettre la culotte d’un mendiant ; je ne pus m’empêcher d’en rire comme une folle. Il est vrai que cela me valut quelques coups de plat d’épée ; mais une putain n’est point à cela près. Qu’on dise maintenant que les moines ne sont pas faits pour le bordel. Pour faire mieux