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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/21

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j’éprouvai dans cet instant. En effet, une chambre assez propre, un petit cabinet, me paraissaient une demeure magnifique.

On me donna le temps d’admirer tout ce que je voyais, autant que je le voulus. Le moment critique pour ma virginité vint ensuite. Je savais très-bien pourquoi j’étais venue dans cette maison, et je ne fis ni la sotte ni la bégueule ; je n’avais point assez d’expérience pour cela : aussi mon amant me prit-il mon bijou, le mania-t-il à son gré, et me donna-t-il sans résistance autant de baisers qu’il voulut ; je ne fit aucun effort pour me dérober à ses ardentes caresses ; mais s’il n’eut pas à combattre ma volonté, il eut d’autres obstacles à vaincre ; il était monté de taille à ne pouvoir si promptement escamoter un pucelage. Plus gros par le haut que par le bas, son vit eut été excellent pour quelque douairière ; il s’escrima longtemps contre mon pauvre joujou, qui ne desserrait pas les lèvres ; mon amant avait déjà fait plusieurs libations très-copieuses sur mes cuisses qui ne m’avaient pas causé la plus légère émotion ; je ne savais encore point alors l’intérêt qu’a toute fille ou