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ses pour nos intérêts mutuels. Nous passâmes toute la journée à nous divertir et à former de beaux plans sur de telles espérances.

Le lendemain nous ne manquâmes pas de nous rendre chez lui à l’heure indiquée, et nous trouvâmes notre Crésus prêt à monter en carosse. Dès qu’il nous aperçut il vint de suite m’embrasser, en m’assurant qu’il allait me mettre dans un état brillant, mais qu’il exigeait de ma part une fidélité au-dessus de toute épreuve. Je promis tout ce qu’il voulut. Cependant mon maquereau le tira à l’écart et lui demanda son salaire ; il l’obtint sur-le-champ, puis il nous quitta. Nous montâmes immédiatement en carosse, le financier et moi ; le chemin que nous fîmes ne fut pas de longue durée, car nous vînmes descendre rue Tiquetone à un premier.

Je vis un appartement superbe que nous parcourûmes ensemble ; après avoir bien examiné et bien considéré chaque pièce, il me dit : Voilà, mademoiselle, votre propriété, tant que vous me serez attachée ; mais il faut surtout de la sagesse, c’est ce que je vous recommande avec la plus