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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/95

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dant j’exigeai d’être payée, il me répondit à cela que je pouvais envoyer chez lui le lendemain ma raccrocheuse. Rassurée par ces paroles, je me mettais en devoir de servir mon original ; il me mit le vit dans la bouche, et je le lui suçai jusqu’à l’en caver, quand le drôle fut satisfait : Oh ! ça, ma reine, divertissons-nous bien, me dit-il, et reprenons des forces ; dix louis que tu vas prendre valent bien la peine de nous faire un souper honnête ici.

Moi, qui ai toujours été bonne, je donnai aussitôt mes ordres à ma maquerelle, qui en très-peu de temps trouva de quoi nous faire passer le temps à boire et à manger : le lendemain j’envoyai chez lui ; le coquin attendait ma maquerelle pour lui remettre le billet ; j’y lus ce qui suit :

        Alison fait la coquette,
Pourquoi, hélas ! je n’en sais rien ;
        Car jamais mon allumette
N’enfila de con si puant que le sien.

On doit s’imaginer aisément quels furent mes sentiments, lorsque je me vis traité de la sorte. Un impromptu seconda ma colère, et sur l’instant j’écrivis sur le même papier ce peu de mots, que je ren-