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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/115

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opposer, sauf à réduire ensuite le tout en un seul corps de discours[1]. Mais le sujet même m’a ultérieurement induit, dans mon désir d’économiser du temps, à me contenter de la riposte que j’avais donnée au commencement et, dans ce qui suit, à discuter avec la précision d’un contrat, autant que faire se pourrait, les accusations de Celse, pour les réfuter.

Il avait donc commencé par relever les articles essentiels de la polémique de Celse, en y joignant chaque fois une brève réfutation ; il comptait organiser ensuite et harmoniser ces discussions partielles, ce qui eût impliqué un travail de composition assez laborieux. Sentant qu’il n’aurait pas le loisir de le parfaire, il s’arrêta finalement à un autre procédé, plus minutieux, mais au fond plus facile et plus conforme à ses habitudes de commentateur : suivre le texte de Celse, en transcrire de larges extraits, le discuter à mesure[2]. C’est à partir du chapitre xxviii de son Ier livre qu’il décida de prendre ce second parti, et il tint à insérer dans une préface son explication sur ce changement de méthode[3].

III

Pouvons-nous, à ce prix, nous former, d’après l’ample apologie d’Origène, une idée complète de l’ouvrage de Celse ?

  1. σωματοποιῆται τὸν λόγον.
  2. Il n’est pas impossible que la répétition assez choquante que l’on relève au début du chapitre xxviii (édit. Koetschau, dans le Corpus de Berlin, t. I, p. 79, lignes 15 et 20) provienne de ce que, s’étant interrompu juste à ce moment pour formuler cet avertissement, il a oublié, en reprenant sa dictée au point où il l’avait laissée, que déjà il avait aménagé la transition nécessaire.
  3. Qu’il ait lu préalablement l’ouvrage en son entier, c’est ce qui résulte d’annonces comme celles qu’on lit II, 3 (Koetschau, I, 130, l. 14) ; I, 13 (K., I, 213, l. 2), et qui amorcent des observations plus tard formulées.