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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/197

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vocable rare qui signifie : être prêtre. Onochoetes correspondrait donc à asinarius sacerdos. A. Audollent[1] traduit ainsi : « … qui couche avec les ânes » : ce serait à son gré une allusion à la crèche de Bethléem. Dom Leclercq[2] interprète « … engendré par accouplement avec un âne », et renvoie à un épisode fort libre raconté par Apulée dans ses Métamorphoses, IX, xiv.

L’incident avait assez frappé Tertullien pour qu’il ait cru devoir revenir quelques mois plus tard, dans son Apologeticus (XVI) sur la calomnie dont le Juif avait tiré parti.

Observons que des facéties de ce genre ne pouvaient déconcerter des Latins, car il y avait longtemps que l’Atellane et le Mime utilisaient, pour faire rire, des acteurs affublés d’une tête d’âne[3].

Postérieurement à Tertullien (si tel est bien, ce que je crois, l’ordre chronologique), Minucius Felix revint sur la même fable outrageante[4].

On a lu plus haut le passage[5].

V

En ce qui concerne, non plus les Juifs, mais les chrétiens, le fameux graffito du Palatin est peut-être susceptible de fournir un utile contrôle aux témoignages qui viennent d’être recueillis.

  1. Carthage romaine, Paris, 1901, p. 449.
  2. Dict. d’Arch. chr. et de Lit., t. II, col. 2042.
  3. Voy. Pasqui, Nuove Scoperte di antiche figuline della fornace di M. Perennio, dans Atti della R. Academia dei Lincei, Scienzi morali, IV, 2, p. 453-466 (avec les reproductions de débris de vases d’argile du ier siècle p. C.). Déjà le mimographe Sophron (ve siècle avant J.-C.) faisait parler un âne dans une de ses pièces : Wilamowitz-Moellendorff, dans l’Hermès, t. XXXIV, p. 208.
  4. Octavius, ix, 3.
  5. P. 91.