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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/237

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Augustin, qui, lui, ne fait pas de coupures ni ne cherche de faciles triomphes d’apologiste, se satisfait moins aisément :

Qui est assez sot pour ne pas voir, ou bien que ces oracles sont une fiction de cet homme de ruse — et j’ajoute : de cet ennemi acharné du christianisme — ou bien que ce sont d’impurs démons qui les ont rendus, afin d’autoriser pour les louanges qu’ils donnent au Christ le blâme qu’ils déversent sur les chrétiens, et de fermer de la sorte, si possible, la voie du salut éternel, où l’on ne s’engage que par le christianisme ?… Ils consentent qu’on les croie quand ils louent le Christ, pourvu qu’on les croie aussi quand ils critiquent les chrétiens, et que celui qui les aura crus sur l’un et l’autre point, tout en prodiguant des louanges au Christ, se refuse à être chrétien. De cette façon, tout loué qu’il sera, le Christ ne pourra le libérer de la domination des démons.

Quoi qu’en ait pensé (sans grande conviction d’ailleurs) J. Bidez, s’il y avait une « noble conciliation » que les chrétiens ne pussent accepter, c’était assurément celle-là — en admettant que Porphyre ait sérieusement songé à la leur offrir.

Vers le même temps où il publiait la Philosophie des Oracles, Porphyre composait un autre traité sur les Images des dieux.

« La mystique brutale de la Philosophie des Oracles, remarque J. Geffcken[1], est absente de ce nouvel opuscule. Mais au fond la même tendance y domine. De même que, sous les prétendus anciens oracles des dieux, Porphyre cherchait une profonde sagesse religieuse, ici il veut, en s’aidant partiellement de sources antérieures, montrer comment dans les images divines, telles que les a façon-

    remarque-t-il, mais qui montrent que la gloire de Notre-Seigneur a forcé ses ennemis à lui donner des louanges. »

  1. Der Ausgang…, p. 61.