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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/259

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Paul est, à ses yeux, l’illogisme même. Il affecte de faire fi de la circoncision, et il circoncit tout de même Timothée[1]. Il met la Loi juive en pièces, et puis il déclare qu’il faut y conformer ses actes[2]. Parmi une confusion pareille, que pouvaient y comprendre ceux qui suivaient ce guide ignorant[3] ? Il dit tantôt : « Je suis Juif », et tantôt : « Je suis Romain. » C’est une façon de n’être ni l’un ni l’autre, en voulant paraître l’un et l’autre, et cette duplicité montre qu’il était un menteur, habitué à vivre dans le mensonge, malgré son affirmation : « Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens pas[4]. » De même, tantôt il défend de manger les viandes consacrées aux idoles, tantôt il déclare cet acte indifférent[5]. Il fait l’éloge de la virginité, puis se constitue le défenseur du mariage, puis avoue qu’il n’a pas de prescription spéciale du Seigneur au sujet des vierges[6].

L’eschatologie paulinienne, c’est-à-dire le tableau que trace l’Apôtre des destinées finales de l’univers et du jugement général, paraît à Porphyre le comble de l’absurdité.

Il faut donner ici l’essentiel de ces morceaux, où le néo-platonisme, disons mieux, où l’hellénisme marque si nettement ses positions. « Elle passe, avait dit saint Paul, la figure de ce monde[7] ! »

  1. Fragm. no 27.
  2. Fragm. no 31.
  3. Fragm. no 30 ; cf. no 20.
  4. Fragm. no 28 ; voy. Ép. aux Rom., IX, 1. — Macarius Magnès, dont les ripostes sont parfois bien vagues, n’a pas le bon esprit de répondre qu’un Juif pouvait être légalement citoyen romain : il s’en tire par un froid jeu de mots sur Rome (= ρώμη, la force).
  5. Fragm. no 33.
  6. Fragm. no 33.
  7. I Corinth., VII, 31.