sions de la chronologie chrétienne. Une allusion d’Eusèbe nous fait voir qu’il avait utilisé l’Histoire phénicienne de l’énigmatique Sanchuniathon de Béryte, qu’il plaçait (comme Eusèbe lui-même) au temps de Sémiramis, antérieurement à la guerre de Troie[1]. Quand, au XIIe }livre de son ouvrage, il avait entrepris d’examiner de près le Livre de Daniel, il s’était enquis de toute une série d’historiens des Séleucides et des Lagides[2].
Il semble que ce XIIe livre était entièrement consacré à la discussion de l’authenticité du Livre de Daniel. L’idée fondamentale qui l’avait guidé est très clairement résumée par saint Jérôme : « Porphyre ne veut pas que ce livre ait été composé par l’auteur dont il porte le nom. Celui qui l’a rédigé vivait [non pas au temps de Cyrus, mais] au temps d’Antiochus, surnommé Épiphane [mort en 164, avant l’ère chrétienne]. Il vivait en Judée. Il a beaucoup moins prédit l’avenir qu’il n’a raconté le passé. Ce qu’il dit des temps qui précédèrent Antiochus est conforme à l’histoire ; ce qu’il a conjecturé pour les temps qui suivirent n’est que mensonge, étant donné qu’il ne pouvait connaître l’avenir[3]. »
Pour démontrer cette hypothèse, dont la fortune a été brillante parmi les exégètes modernes, Porphyre entrait dans le détail du texte et racontait longuement les luttes d’Antiochus Épiphane avec les Ptolémées. Par exemple, le « réveil de ceux qui dorment dans la poussière et qui se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres