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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/323

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phantes expieront leurs fraudes, dont parfois la torture leur arrachera l’aveu.

Licinius punit cruellement, en 314, ceux d’entre eux qui avaient prêté appui à Maximin. Eusèbe rappelle ce fait dans sa Préparation Évangélique[1].

Encore récemment, de notre temps, des hiérophantes, théologiens, prophètes, gens célèbres dans leur théosophie, ont proclamé au milieu des tourments devant les tribunaux romains que c’était par des supercheries qu’ils avaient entretenu l’erreur populaire. Ils ont avoué que tout cet appareil n’était que jonglerie habilement imaginée ; ils en ont dévoilé de leur propre bouche le système, les méthodes, et leurs déclarations ont été relatées dans les procès-verbaux officiels, avant qu’ils aient subi la peine due à une si funeste tromperie… (Parmi eux) certains étaient des magistrats d’Antioche qui s’étaient signalés dans la dernière persécution par les violences auxquelles ils s’étaient livrés contre nous.

IX

En certains cas ce fut le peuple même qui parut provoquer, par des démarches collectives, les rigueurs des autorités. Nous possédons depuis une quarantaine d’années un document précieux qui témoigne de cet état d’esprit, en partie artificiel : c’est la fameuse inscription trouvée par Hula en Lycie, au bourg d’Arûf, sur l’emplacement de l’ancienne Arykanda[2].

Cette inscription est bilingue : six lignes de latin, très mutilées, qui constituent la fin d’une réponse impériale à

  1. Eusèbe, Prép. Évang., IV, ii, 10-11 (Patrol. gr., 21, 237).
  2. Découverte en 1892, cette inscription a été publiée par Mommsen, d’abord dans les Archaeol.-epigr. Mittheil. aus Œsterr.-Ungar., t. XVI (1893), p. 93 et s., puis dans le Corpus des Inscr. lat., t. III, p. 2056, no 12132 ; p. 2226, no 13625b. Elle est gravée sur un marbre fort endommagé de 12 cm. d’épaisseur, sur 50 cm. de hauteur et 55 cm. de largeur.