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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/324

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la supplique, rédigée en grec, qui la suit. Le rescrit a été placé en tête, par respect ; logiquement et chronologiquement, il aurait dû être gravé au-dessous de la supplique.

Voici une traduction de celle-ci :

Aux sauveurs de tout le genre humain, aux augustes Césars, Galerius Valerius Maximinus [Flavius Valerius Constantinus], Valerius Licinianus Licinius, supplique et prière adressée par le peuple des Lyciens et des Pamphyliens.

Les dieux qui sont de même race que vous, ô très divins empereurs, ayant toujours comblé de leurs faveurs, où se marque leur amour pour l’humanité, ceux qui ont la religion à cœur et qui les prient pour la santé de nos maîtres invincibles, nous avons cru bon de nous tourner vers votre immortelle majesté, et de lui demander que les chrétiens, depuis longtemps rebelles et qui restent assujettis à cette folie[1], soient enfin réprimés et ne transgressent plus par leurs funestes nouveautés le respect que l’on doit aux dieux. Ce résultat serait atteint si, par un divin, un éternel décret de vous, on interdisait et on empêchait les pratiques odieuses de ces athées et qu’on les forçât tous à rendre un culte aux dieux, vos congénères, à les invoquer pour votre éternelle et incorruptible majesté, ce qui — cela est évident — profiterait grandement au bien de tous vos sujets.

Nous connaissons d’une façon précise les circonstances qui ont donné prétexte à cette pétition. Galère avait porté, à son lit de mort, un édit de tolérance en faveur des chrétiens ; il leur avait assuré la liberté de leur culte, à condition qu’ils n’entreprissent rien contre l’ordre public et qu’ils priassent pour le salut de l’Empereur et de l’État. Après la mort de Galère, Maximin Daia résolut de faire prévaloir en Orient une politique toute contraire. Pour en amorcer les rigueurs, il provoqua, par l’intermédiaire des autorités locales, un mouvement de pétition dans diverses villes d’Asie et de Syrie ; ou les magistrats municipaux

  1. Proprement, cette « maladie ».