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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/351

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même, parce qu’elle est, qu’elle a été et que, morte, elle sera « sienne ».

Sur le côté droit de la pierre, c’est le mari qui, à son tour, loue Paulina, « consacrée aux temples et amie des divinités », pour ses exceptionnelles qualités.

Parmi ces piétistes païens, on en voyait de fort combatifs, qui appelaient de leurs vœux un renversement de la politique impériale et guettaient les occasions d’y coopérer.

Virius Nicomachus Flavianus, qui passait pour fort expert dans l’art des augures[1], fit ce qu’il put, tout au long de sa carrière, pour contrecarrer le christianisme[2]. Vicaire d’Afrique en 377, il favorisa les donatistes, en dépit des rigoureuses instructions impériales, au point qu’on put l’appeler « un homme de leur parti[3] ». L’avènement d’Eugène, en 392, lui ouvrit une grande espérance : il s’empressa de solliciter du nouveau prince le rétablissement de l’autel et de la statue de la Victoire, que Gratien avait fait enlever en 382 de la Curie julienne. Lors de la marche de Théodose sur Rome, en 394, il prédit, après consultation des entrailles des victimes, la victoire d’Eugène ; il mit les passages des Alpes sous la protection de Jupiter tonnant, dont plusieurs statues dorées furent érigées sur les hauteurs. L’usurpateur fut vaincu, et abattu par un soldat de Théodose : déjà Nicomachus, désespéré, s’était donné la mort.

Nicomachus avait été lié intimement avec Vettius Agorius

  1. Macrobe, Saturn., i, 24, 17 ; Sozomène, Hist. Eccl., vii, 22.
  2. L’Invective dont il sera parlé plus loin (p. 353) lui reproche véhémentement d’avoir fomenté les apostasies, en prodiguant ses faveurs à ceux qui cédaient (v. 78 et s.).
  3. Saint Augustin, Ép. 87, 8.