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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/352

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Prætextatus et avec le fameux Symmaque. Le nom des deux premiers revient souvent dans les Lettres de Symmaque. Un fils de Nicomachus était devenu le gendre de Symmaque, et un fils de Symmaque avait épousé la petite-fille de Nicomachus. Ces trois personnages figurent dans les Saturnales de Macrobe : c’est même dans le palais de Nicomachus que le dialogue se déroule, le second jour ; il passe dans celui de Symmaque, le troisième jour. Par leur haute situation, par leur prestige social et leur grande fortune, ils fournissaient aux vieilles traditions romaines un solide point de résistance. Nous verrons que Nicomachus Flavianus donna une traduction latine de la Vie d’Apollonius, par Philostrate, afin de répandre plus largement cette œuvre qui, au cours des temps, était devenue une machine de guerre contre le christianisme[1].

VI

Du côté chrétien, on s’irritait de l’hostilité redoutable d’un groupe aussi agissant. Léopold Delisle a publié en 1867[2], d’après les trois derniers feuillets d’un très ancien manuscrit de Prudence[3], un poème latin anonyme de 112 hexamètres. Le texte en est fort gâté et la langue souvent obscure ; mais il est aisé de reconnaître que le peu adroit poète qui le composa s’en prenait à l’un des chefs du parti païen. L’année suivante, Ch. Morel réussissait à

  1. Cf. p. 457. Nicomachus passait pour un esprit exceptionnelloment cultivé ; il s’occupait de philosophie (Symmaque, Ép. ii, 51), d’histoire (Dessau, Inscr. lat. sel., no 2947), de « théologie » (Macrobe, Saturn., III, 10, 1 et s.).
  2. Biblioth. de l’École des Chartes, t. III (1867), 6e série, p. 295 et s.
  3. Paris, fonds latin, no 8084, vie s.