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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/384

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accessible à assez d’intelligences. Pour prêter aux spéculations de sa philosophie des formes moins abstruses, il parut bon à ses successeurs de les donner à considérer à travers l’imagerie brillante et vaporeuse des cultes mystiques. Sérapis, Isis, Artémis, Hécate, Dionysos et Cybèle leur fournirent tout un appareil d’emblèmes qu’ils utilisèrent impérieusement et, désormais, ce fut par des visions symboliques que, s’inspirant d’exemples donnés aux siècles antérieurs par Posidonius, Philon et maints néo-pythagoriciens, ils prétendirent préparer le retour de l’Âme vers Dieu. Appels, voix et bruits, musiques troublantes accompagnées de parfums capiteux, fontaines lumineuses, ombres mouvantes, spectres de feu, portes s’ouvrant d’elles-mêmes, statues paraissant s’animer, diriger sur l’épopte un regard tour à tour caressant et fulgurant, puis semblant lui sourire et finalement flamboyer en s’entourant de rayons éblouissants : tels étaient, semble-t-il, certains des artifices auxquels ne dédaignaient pas de recourir les thaumaturges de l’école de Jamblique. Les néo-platoniciens se firent ainsi mystagogues et hiérophantes, et ils exploitèrent à leur profit les cultes secrets de leur temps. »

VI

Une fois maître du pouvoir, en 361, le premier soin de Julien sera de faire venir auprès de lui ceux de ses amis qui partageaient sa foi nouvelle ; en premier lieu, le

    280. « Les derniers des chefs de l’école néo-platonicienne furent des hiérophantes tout autant que des philosophes », et sa Vie de l’Empereur Julien, p. 69 et s.